- Prix Inspiration agent de changement : Dr Benoit-Antoine Bacon
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Si quelqu’un avait dit au Dr Benoit-Antoine Bacon il y a dix ans qu’il dirigerait un jour l’une des plus grandes universités canadiennes, il aurait répondu que c’était un rêve.
Le Dr Bacon estime que nos expériences de vie façonnent ce que nous sommes et ce que nous pourrions devenir. Il tire sa force de sa propre expérience d’avoir grandi avec un père alcoolique, dans une tension et une peur constantes. Après avoir vécu de cette façon pendant vingt ans, il a fini par sombrer dans la dépression. Pour apaiser sa douleur, sa rage, sa culpabilité et sa honte, le Dr Bacon s’est tourné vers l’alcool et les drogues légales et illégales tout au long de ses études secondaires et universitaires. Malgré son problème de toxicomanie, il a réussi à obtenir un baccalauréat, une maîtrise et un doctorat.
Ce n’est que récemment que le Dr Bacon a trouvé le courage de partager son expérience vécue de la toxicomanie. Il est convaincu que « la vérité est libératrice », et il poursuit son cheminement de rétablissement depuis dix ans.
Il estime que le rétablissement et la guérison sont toujours possibles, tant pour les personnes que pour la société et la planète, et que nous devons cheminer sur cette voie avec résilience, raison d’être et gratitude.
En trois ans à peine, le Dr Bacon est devenu un exemple de force et de leadership pour les 30 000 étudiants de l’Université Carleton. Il a la réputation d’avoir une main ferme à la barre et une communication constante sur les soins de santé mentale, et il prend le temps d’avoir des conversations personnelles avec les étudiants qui ont le courage de se tourner vers lui pour parler de leurs problèmes, ce qui a fait de lui un dirigeant inspirant et respecté.
Au-delà du campus, il a participé à des événements dans la communauté d’Ottawa, notamment le Sommet d’Ottawa et la Journée du rétablissement, et il a été co-capitaine de l’équipe de l’Université Carleton dans la Course au profit de la santé mentale des femmes.
Le parcours du Dr Bacon, qui a soutenu des initiatives de mieux-être mental à l’Université Carleton ainsi que dans sa communauté, illustre son leadership en matière de promotion de la santé mentale. Il a notamment joué un rôle de chef de fil dans l’élimination de la stigmatisation associée à la maladie mentale en parlant publiquement de ses propres défis, ce qui a ouvert la porte à des conversations essentielles.
- Prix Inspiration communautaire : Michael Dixon
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En tant que directeur adjoint de pompes funèbres depuis plus de 26 ans, Michael Dixon a témoigné de nombreuses tragédies. Le 7 janvier 2016, il a failli devenir le client de son propre salon funéraire.
M. Dixon était aux prises avec la dépression depuis très longtemps, et il avait prévu de mettre fin à sa vie en ce matin froid de janvier. Mais il a d’abord décidé de passer un coup de fil pour voir si le destin ne lui réservait pas une dernière chance. Il s’est dit que si quelqu’un répondait, il chercherait à obtenir de l’aide. Si personne ne répondait, il irait jusqu’au bout et mettrait fin à ses jours.
M. Dixon a appelé le cabinet de son médecin, et une infirmière a répondu.
Depuis qu’il a franchi ce cap il y a cinq ans, M. Dixon a eu l’idée d’aider d’autres personnes de son secteur d’activité, car elles sont confrontées à la mort au quotidien. À Ottawa, il a créé l’un des premiers groupes de soutien par les pairs du pays dédié aux directeurs et au personnel des services funéraires. Les réunions du Groupe de soutien par les pairs du secteur funéraire d’Ottawa ont permis de lancer un dialogue sur la façon de faire face aux risques professionnels du métier. Ces groupes de soutien sont actuellement organisés à l’échelle du pays.
Le silence est un effet secondaire dangereux de la maladie mentale. M. Dixon affirme que le fait de parler ouvertement d’expériences partagées ainsi que de stratégies d’adaptation et de gestion du stress peut constituer une mesure préventive. C’est aussi une première étape pour demander de l’aide et cheminer vers le rétablissement.
- Prix Inspiration personnelle : Charlotte Smith
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Charlotte Smith est une véritable source d’inspiration. Ses réalisations et sa motivation d’aider les autres sont remarquables considérant qu’elle était autrefois une jeune sans-abri, dépendante aux drogues dures, qui a dû voler et vendre son corps pour survivre.
Mme Smith (que ses amis appellent « Charli »), une survivante de traumatismes, de négligence et d’abandon pendant son enfance, a vécu dans la rue de l’âge de 15 ans à 23 ans. Elle a réussi à se désintoxiquer des stimulants et des opiacés grâce à sa propre volonté et à sa persévérance. En parallèle, elle a réussi à obtenir son diplôme d’études secondaires de manière autonome, en utilisant des ressources d’apprentissage qu’elle a réussi à trouver pendant qu’elle purgeait une peine de prison pour vol à l’étalage.
Rongée par la culpabilité des survivants à l’égard de tous ceux et celles qu’elle avait laissés dans la rue, elle a décidé de retourner aux études pour devenir assistante sociale et essayer de sauver ses amis.
À l’Université Carleton, elle est devenue paire chercheuse et a commencé à parler de sa propre expérience. Elle a pris conscience que la recherche et l’engagement auprès des jeunes pouvaient l’aider à transformer ses traumatismes du passé en outil pour renforcer les capacités de la communauté et instaurer un changement social.
L’année dernière, 1 200 jeunes d’Ottawa vivaient dans la rue. Mme Smith assure un lien direct avec ces jeunes sans-abri en tant que coordinatrice de l’engagement des jeunes chez Vers un chez-soi, rue Gloucester, une organisation qui propose des approches innovantes pour mettre fin à l’itinérance des jeunes. Elle offre des encouragements, un soutien, et partage son expérience afin d’aider ces jeunes qui ont besoin d’orientation.
Elle cherche actuellement des solutions à l’itinérance des jeunes en s’appuyant sur leurs propres perspectives. Elle puise dans sa propre expérience vécue pour améliorer la recherche universitaire et mène des travaux de recherche qui aideront les jeunes sans-abri à trouver un foyer.
- Prix Inspiration jeune chercheur en santé mentale : Jennifer Phillips, Ph.D.
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La Dre Jennifer Phillips est chercheuse à l’Unité de recherche sur les troubles de l’humeur de l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal, qui est affilié à l’Université d’Ottawa.
Elle a obtenu son baccalauréat en sciences à l’Université Brock et son doctorat en neurosciences à l’Université d’Ottawa. Elle est professeure adjointe au Département de psychiatrie de l’Université d’Ottawa.
La Dre Phillips participe aux recherches menées au Royal depuis plus de dix ans. Elle s’intéresse notamment aux neurosciences cliniques, et plus particulièrement à la dépression et à la prévention du suicide. Les études qu’elle effectue actuellement portent sur l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour caractériser les comportements et les pensées suicidaires dans le cerveau et examiner les déterminants cliniques et psychosociaux, afin de cerner les facteurs de risque sexospécifiques des comportements suicidaires.
Dans le cadre d’essais cliniques menés en collaboration avec le Dr Pierre Blier, la Dre Phillips étudie l’efficacité de l’administration de faibles doses de kétamine pour traiter les symptômes de dépression et les pensées suicidaires réfractaires aux autres formes de traitement.
De plus, la Dre Phillips encourage la prochaine génération de chercheurs et fait participer de jeunes stagiaires à ses projets de recherche. C’est une mentore exceptionnelle, qui continue de faire preuve d’un dévouement admirable pour sa carrière et sa famille.
- Prix Inspiration jeunesse : Samantha Nadon
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Depuis sa tendre enfance, Samantha Nadon vit dans un monde marqué par la maladie mentale. Le fait de voir un proche souffrir de la maladie a considérablement affecté sa croissance personnelle et sa propre santé mentale. Cela l’a poussée à la dépendance et à abandonner ses études secondaires au lieu de chercher du soutien. La plupart du temps, elle avait l’impression qu’elle n’avait plus de raison de vivre. Lorsqu’elle est tombée enceinte, elle a décidé de se désintoxiquer et elle estime que c’est ce qui lui a sauvé la vie.
Mme Nadon soutient et inspire ses pairs en les encourageant à participer davantage aux activités scolaires et aux journées de solidarité, notamment en sa qualité de membre de l’équipe de soutien SOS (Sources of Strength) du Centre Youville. La mission de l’équipe SOS est de favoriser l’espoir, l’entraide et la force en se concentrant sur l’autonomisation plutôt que sur les traumatismes.
De plus, Mme Nadon a été une leader exemplaire parmi ses pairs et a fait preuve d’une grande détermination dans sa vie personnelle et scolaire. Elle s’oppose ouvertement à la stigmatisation des personnes atteintes de maladie mentale, tout en manifestant beaucoup de lucidité, de conscience de soi, de compassion et d’empathie pour les personnes de son entourage qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale.
Mme Nadon est souvent citée comme un exemple de résilience et sert de mentore pour d’autres jeunes mères. Elle commence d’ailleurs à mieux comprendre et apprécier son influence positive. Elle a également fait preuve d’une grande détermination en obtenant des crédits pour son diplôme d’études secondaires tout en s’occupant de ses trois filles, sa nouvelle-née Arriyabella, ainsi que Keirabella (2 ans) et Izzabella (3 ans).
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