Chers amis,
« J’ai du mal à m’en sortir. C’est difficile. Je bois trop. »
Ce sont les mots que j’avais en tête pendant de longs mois avant de les prononcer enfin à voix haute à ma femme Danielle, puis finalement à mon entraîneur et à mes coéquipiers des Sénateurs d’Ottawa.
Cette première conversation, aussi difficile qu’elle était, m’a donné la direction dont j’avais besoin pour obtenir de l’aide l’année dernière pour surmonter ma dépendance à l’alcool.
Environ un an plus tôt, j’étais vraiment en difficulté. Au début, j’arrivais à contrôler la situation, mais ça n’a pas duré. Je n’arrivais plus à m’arrêter. Je n’étais pas honnête avec ma femme, ni avec moi-même. J’essayais de surmonter mes gueules de bois tout en jouant au hockey à un niveau professionnel, et c’était tout simplement impossible. Je ne pouvais pas me donner à 100 %.
Après une autre nuit qui s’est terminée très tard en novembre dernier, je me suis retrouvée sur la glace pour m’entraîner, mais je n’ai réussi qu’à faire deux séries d’exercices. Je me suis dit : « Je dois quitter la glace tout de suite et trouver de l’aide ». Je savais qu’il n’y avait aucun moyen d’y arriver tout seul.
Il y a tant de gens, y compris des joueurs de la LNH et d’autres athlètes professionnels, qui vivent avec des problèmes de dépendance et de santé mentale... Des problèmes qui ne sont pas toujours mis en lumière, parce que les gens ne sont pas nécessairement prêts à parler ouvertement de leur lutte personnelle. C’est d’autant plus vrai pour les personnes qui se retrouvent dans les médias et qui sont souvent un modèle pour les jeunes enfants.
Pourtant, j’ai choisi de parler de ma dépendance à l’alcool, afin de pouvoir aider d’autres personnes qui traversent une situation similaire.
J’ai pris la décision d’arrêter de souffrir en silence.
Si vous lisez ceci, c’est que vous êtes sans doute profondément engagé à soutenir les soins de santé mentale des membres de notre communauté. Le don que vous faites aujourd’hui permettra d’aider les personnes qui ont besoin de votre soutien de toute urgence, et mes bons amis Barbara Crook et Dan Greenberg feront un don équivalent pour chaque dollar que vous donnerez avant le 15 décembre.
À la fin de chaque journée, lorsque je rentre à la maison pour retrouver ma famille, je ne suis pas Bobby Ryan, le joueur de hockey professionnel... Je suis un mari et un père. Je dois sortir les poubelles tous les vendredis, comme tout le monde, et je traverse aussi des moments difficiles dans ma vie, comme tout le monde.
La seule différence, c’est que je peux me servir de ma notoriété pour parler de choses importantes, comme la santé mentale et le travail que fait le Royal. Je veux que les gens entendent mon histoire de rétablissement et disent : « Hé, si Bobby Ryan peut parler ouvertement de sa dépendance et obtenir de l’aide, alors moi aussi! ».
La dépendance ne connaît pas de frontières. Et pour de nombreuses familles de notre communauté, la pandémie de COVID-19 a aggravé des problèmes de santé mentale existants. Les gens se tournent donc vers la consommation de substances pour faire face à cette situation.
Beaucoup d’entre nous luttons en fait contre la même chose. Et nous avons besoin d’un endroit où nous tourner, comme le Royal, pour ne pas avoir à affronter cette lutte seuls.
Ma femme Danielle et mes deux enfants, Riley et Chase, sont tout pour moi. Je ne sais pas où je serais aujourd’hui sans eux. Pendant que je me rétablissais, je n’arrêtais pas de penser : « Aide-toi, pour que tu puisses être là pour eux et les aider tous les jours ».
L’heure du coucher est maintenant mon moment préféré de la journée, parce que je peux m’allonger avec Riley, ma fille de quatre ans, et nous jouons à « Devine ce que je vois » tous les soirs. Ce temps en famille est quelque chose qui m’aurait posé problème il y a deux ans, à cause de la place qu’occupait la dépendance dans ma vie.
Aujourd’hui, j’ai hâte de passer du temps de qualité avec ma famille, et je suis reconnaissant d’avoir dans ma vie des personnes aussi attentionnées qui continuent de me soutenir jour après jour.
Le don que vous faites aujourd’hui contribuera à changer la trajectoire de vie de tant de personnes qui luttent contre la dépendance et la maladie mentale – tout comme je l’ai fait l’année dernière.
Les fonds publics ne sont pas illimités, et bien que la prévalence des maladies mentales et des dépendances continue d’augmenter dans notre province, ce secteur ne reçoit que 7 % des fonds destinés aux soins de santé. La Royal dépend du soutien de notre généreuse communauté pour aider les gens comme moi à se rétablir et à retrouver l’espoir.
Bien cordialement,
Bobby Ryan
Un mari et père fier
Ailier droit n° 9, Sénateurs d’Ottawa
