Les milieux de travail jouent un rôle important dans la santé mentale.
Si le travail peut constituer un moyen d’atteindre des résultats positifs et productifs chez les personnes qui sont atteintes d’une maladie mentale ou en rétablissement, les milieux de travail peuvent néanmoins être des environnements stressants. Par exemple, selon Statistique Canada, les employés qui considéraient que leurs journées de travail étaient « assez stressantes » ou « extrêmement stressantes » étaient trois fois plus susceptibles de présenter un épisode dépressif majeur que ceux ayant signalé un faible niveau de stress.
Il s’agit d’un énorme fardeau de maladie : chaque semaine, plus de 500 000 Canadiens s’absentent du travail en raison de maladies ou de problèmes liés à la santé mentale.
La maladie mentale a une incidence majeure sur la main-d’œuvre et l’économie canadiennes, et la santé mentale est une question qui touche tous les milieux de travail de notre pays, sans exception.
Étant donné que la plupart des adultes passent la majeure partie de leurs heures d’éveil au travail, il est primordial de s’intéresser aux problèmes de santé mentale dans le milieu de travail et de fournir un soutien adéquat à cet égard.
Pour ce faire, il faut non seulement disposer de services de soins de santé mentale de qualité pour traiter les personnes lorsqu’elles tombent malades, mais aussi s’efforcer d’assurer qu’elles restent en bonne santé mentale. Il faut donc déterminer de manière précoce quelles personnes sont à risque de présenter une maladie mentale, puis mettre en œuvre des stratégies visant à apporter un soutien à celles qui présentent ce risque.
La recherche spécialisée dans le domaine de la santé mentale dans le milieu de travail est nécessaire, d’une part, pour aider les employeurs à élaborer et à fournir des outils et des ressources utiles en vue d’offrir un soutien adéquat à leurs employés et, d’autre part, pour éclairer les décideurs sur les ressources, les politiques et les investissements requis afin de mettre en place et de maintenir des milieux de travail plus sains au Canada et partout dans le monde.
« En ce qui concerne la santé mentale, le problème est que nous sommes presque toujours réactifs – les gens attendent d’être déprimés pour consulter un médecin et se faire soigner. Toutefois, la prévention [qui est l’objectif visé par l’analyse prédictive] peut valoir bien plus que le traitement. »
Les travaux en cours à l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal visent un objectif très précis : s’attaquer à la question essentielle de savoir comment on peut, dans les milieux de travail canadiens, déterminer ou prévoir systématiquement le risque que les employés présentent une maladie mentale, puis mettre en œuvre des stratégies et des ressources efficaces pour soutenir les personnes qui présentent un tel risque.
Dirigée par le Dr JianLi Wang, l’Unité de recherche sur la santé mentale dans le milieu de travail effectue des travaux novateurs qui visent à améliorer la santé mentale dans le milieu de travail, principalement à l’aide d’approches d’intervention précoce et de l’analyse prédictive.
Le Dr Wang et son équipe en sont actuellement aux étapes préliminaires du lancement d’une étude de démonstration novatrice dans le cadre de laquelle son calculateur de risque de dépression sera adapté pour le milieu de travail (il s’agit du tout premier calculateur de risque de ce type mis au point pour estimer la probabilité qu’une personne présente un épisode dépressif majeur au cours des quatre prochaines années).
L’Unité de recherche sur la santé mentale dans le milieu de travail effectue actuellement des travaux dans deux principaux domaines :
Analyse prédictive des risque
Calculateurs du risque de dépression pour usage personnel (outils dont peut se servir une personne pour évaluer son risque de présenter une dépression majeure, afin de prendre des mesures préventives au besoin)
Calculateurs de risque pour les milieux de travail (outils dont peuvent se servir les employeurs pour prévoir le nombre d’employés qui risquent de présenter une dépression majeure ou de l’anxiété à l’échelle organisationnelle, afin de mettre en œuvre des stratégies d’atténuation efficaces)
Programmes et méthodes de prévention