Pour de nombreuses personnes atteintes d’une dépression réfractaire aux traitements, la kétamine s’est avérée être une sorte de « médicament miracle ».
Le taux de patients qui réagissent à ce traitement est d’environ 50 à 60 %, et le temps de réponse est également étonnamment rapide (de nombreux patients qui ont reçu des perfusions de kétamine pendant des épisodes dépressifs ou suicidaires ressentent des effets positifs soit immédiatement, soit en 24 heures). Cette réponse positive est particulièrement significative, étant donné que pour beaucoup de ces patients, peu d’autres options ont fonctionné.
Les recherches ont démontré que cet agent anesthésique de longue date fonctionne également pour traiter la dépression, mais nous ne savons toujours pas exactement comment.
C’est ce que Michael Iro essaie de comprendre.
Michael est candidat à la maîtrise en neurosciences à l’Université d’Ottawa et poursuit ses recherches supérieures sous la supervision du Dr Pierre Blier, qui travaille à l’Unité de recherche sur les troubles de l’humeur de l’IRSM (le Dr Blier étudie les effets de la kétamine sur la dépression depuis 2011 et a été le premier clinicien au Canada à administrer de petites doses de kétamine aux patients atteints d’une dépression réfractaire aux traitements).
Dans ses recherches, Michael se sert d’électrophysiologie chez des rats pour étudier les effets de la kétamine sur les régions particulières du cerveau qui sont connues pour participer à la réaction antidépressive.
« En général, lorsqu’une personne prend un antidépresseur, le médicament cible trois des principales substances chimiques du cerveau et augmente leur activité », explique-t-il.
« Nous voulons voir si la kétamine a le même effet sur ces produits chimiques. »
Michael dit qu’en comprenant l’effet réel de la kétamine sur l’activité cérébrale, il sera possible de mieux cibler les traitements et peut-être même de reproduire l’efficacité de la kétamine par d’autres moyens.
Il espère que ses découvertes contribueront au développement et à la compréhension de nouveaux traitements pour le trouble dépressif majeur.
Michael a confié que c’est sa fascination pour la relation entre le corps et l’esprit – et la façon dont cette relation peut être très différente chez les personnes atteintes de dépression – qui le motive et le passionne à poursuivre ses travaux de recherche.
« Nous vivons tous différentes humeurs et traversons des périodes où nous nous sentons déprimés, mais j’essaie parfois de penser à ce que je ressens quand je passe une mauvaise journée et à ce que je pourrais ressentir si je continuais à vivre la même chose pendant plusieurs mois », dit Michael.
« Il y a tant de gens qui souffrent, mais si nous continuons d’examiner et de chercher à comprendre l’interaction entre l’esprit et le cerveau, alors nous aurons la possibilité d’atténuer cette souffrance. »
Michael a l’intention d’utiliser les fonds de la Bourse de recherche de l’IRSM aux étudiants diplômés pour se rendre à Chicago (Illinois) en mai 2019 afin d’assister à la Conférence scientifique annuelle de la Society of Biological Psychiatry.
Son objectif de carrière à long terme est de poursuivre un doctorat en neurosciences et d’étudier comment appliquer les résultats de ses recherches pour aider à améliorer les traitements offerts aux patients.
En savoir plus sur les lauréats du prix des bourses de recherche pour les étudiants diplômés de l’IMHR 2018.