De l’effondrement à la sortie de la dépression | L'histoire de Sharon

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Sharon smiling

Sharon a surmonté l’adversité et s’est donné pour mission de soutenir les autres

De l’extérieur, Sharon Roberts semblait avoir tout pour elle. Elle était mariée, avait deux fils merveilleux et menait une brillante carrière de diététiste.

Peu à peu, elle a commencé à se sentir seule au monde, envahie par le sentiment profondément troublant que personne ne se souciait d’elle. Elle n’avait plus la force de continuer à s’intéresser à quoi que ce soit, ni à qui que ce soit.

Un jour, au travail, Sharon s’est effondrée sur le sol en sanglotant de manière incontrôlable et s’est roulée en boule. « Tout allait trop vite et j’avais l’impression de ne pas pouvoir suivre », se souvient-elle. « Je ne pouvais plus me contenter d’essuyer mes larmes et de “faire face à la musique”. »

Une enfance difficile

Sharon est née au Guyana, en Amérique du Sud. Dans les premières années de leur mariage, ses parents ont acheté une maison et une voiture et ont eu quatre enfants. Son père, mécanicien, était fier de ce qu’il avait accompli. Sa mère a arrêté ses études d’infirmière pour s’occuper de ses enfants.

Les relations familiales ont fini par changer. Le père de Sharon avait un problème de consommation d’alcool et, lorsqu’elle était très jeune, il a perdu son emploi, et en fin de compte, sa famille. Sa mère a quitté le Guyana pour déménager à Ottawa, laissant ses enfants derrière elle jusqu’à ce qu’elle soit installée.

Sharon et ses frères et sœurs ont vécu avec leurs tantes et grands-mères en Guyana pendant six ans. À l’âge de 13 ans, elle avait déjà vécu dans dix foyers différents. Lorsqu’elle a finalement déménagé avec ses frères et sœurs à Ottawa, l’adaptation à la vie au Canada, en particulier au climat et à la discrimination, a été difficile.

« À l’époque, j’étais amicale, extravertie et audacieuse. Je participais à des activités intramuros et à l’équipe de soccer des filles de mon école secondaire. J’ai même remporté le concours de “Miss Talent” à l’école grâce en chantant. »

Cependant, les choses ont commencé à changer l’été suivant sa onzième année du secondaire, à commencer par son humeur. Alors qu’elle était de nature joyeuse auparavant, une profonde tristesse a commencé à l’envahir. Après l’école, elle rentrait chez elle, faisait ses corvées et se retirait dans sa chambre, où son ours en peluche rose était devenu son meilleur ami.

« J’ai perdu tout intérêt pour la vie. Comme beaucoup de familles, ma mère et mes frères voulaient m’aider, mais ne connaissaient pas les maladies mentales. Ils se sentaient aussi perdus et impuissants que moi. »

Elle a tenu bon, a terminé ses études secondaires et est devenue diététiste. Elle est tombée amoureuse et s’est mariée. Malgré ces succès, les symptômes de dépression étaient toujours présents. Elle avait de plus en plus de mal à faire quoi que ce soit, y compris s’habiller pour aller travailler chaque jour.

« Et puis, un jour, au travail, c’était l’effondrement », se souvient Sharon. « Je me suis effondrée sur le sol de mon bureau, en pleurant sans pouvoir m’arrêter. »

Un chemin sinueux vers le rétablissement

Sharon sera la première à vous dire que le cheminement vers une meilleure santé mentale n’est pas simple. Une boîte à outils personnelle peut faire toute la différence pour naviguer entre les hauts et les bas. Le soutien par les pairs, la tenue d’un journal et l’expression créative ont été les piliers du rétablissement de Sharon.

La famille de Sharon l’a aidée à suivre un traitement, notamment grâce aux médecins dévoués et du personnel compatissant du Royal, où elle travaille aujourd’hui comme paire aidante.

« Il y a eu des jours où j’ai voulu en finir avec la vie. J’avais des pensées suicidaires envahissantes. Il me semblait que c’était la seule façon de m’en sortir », raconte Sharon. « Mais les choses se sont améliorées. Pendant tout ce temps, le Royal a été là pour me donner de l’espoir alors que je n’en trouvais pas moi-même. »

Non seulement Sharon a reçu un traitement médical spécialisé au Royal, mais elle a aussi bénéficié d’autres programmes ambulatoires qui ont donné des résultats très positifs. Par exemple, le programme d’artisanat, le club de lecture et les liens avec ses pairs lui ont permis de s’exprimer de manière créative et de trouver du soutien dans son parcours de rétablissement. 

Lisa Murata, infirmière clinicienne spécialisée qui a consacré 35 ans au Royal, est l’un des membres du personnel pour lequel Sharon éprouve le plus de reconnaissance.

« Le parcours de rétablissement de chacun est unique, et c’est pourquoi au Royal nous offrons des programmes et des services centrés sur les personnes et fondés sur des données probantes. Sharon a puisé dans ses expériences de vie pour contribuer à son tour en tant que paire aidante, éducatrice et porte-parole pour la santé mentale, dans un esprit de compassion. Son parcours inspirant est en fin de compte rempli d’espoir », souligne Mme Murata.

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Sharon having a conversation with Lisa

Partager le don de l’expérience

Aujourd'hui, Sharon est une paire aidante qui se consacre avec passion au soutien d’autres personnes qui sont aux prises avec les mêmes problèmes. Elle anime des groupes de soutien par les pairs au Royal et dans la communauté, à l’Église de Dieu d’Ottawa.

De plus, forte de son expérience, Sharon a contribué à la création de deux nouveaux programmes de soutien par les pairs pour les femmes autochtones, noires et de couleur : un groupe de journal et un groupe de mieux-être sans rendez-vous. Dans ces groupes, les femmes se réunissent pour prendre des nouvelles les unes des autres, partager leurs expériences et créer des liens.

« Après que la dépression a brisé ma vie, j’ai reçu les soins de santé mentale dont j’avais besoin, et j’en serai toujours reconnaissante. Je partage mon histoire avec les autres pour leur montrer qu’il est possible de se rétablir. »

Sharon est passionnée par la croissance personnelle et le mieux-être, et elle cherche à soutenir et à encourager les personnes atteintes de problèmes de santé mentale ainsi qu’à défendre leurs intérêts chaque fois que l’occasion se présente.