Joanne Bezzubetz, PhD, a été nommée présidente et chef de la direction du Royal en août 2018. Avant d’assumer ce nouveau rôle, elle a été vice-présidente des Services de soins aux patients du Royal pendant cinq ans et a occupé des postes de direction dans le domaine des soins de santé au Canada pendant plus de vingt ans.
Chaque année, des milliers de personnes à Ottawa et dans les régions avoisinantes reçoivent des soins de santé mentale au Royal sans jamais franchir les portes de l’hôpital. Qu’il s’agisse de personnes âgées vivant dans des foyers de soins de longue durée, de sans-abri, d’adultes qui se rétablissent progressivement d’une maladie mentale grave ou de gens suivant une thérapie par vidéoconférence, toutes ces personnes reçoivent les soins dont elles ont besoin dans leur propre collectivité.
Au cours des cinq années que j’ai passées au Royal, j’ai pu constater l’incidence positive des services communautaires sur les gens, ainsi que notre capacité à fournir des soins de santé mentale à l’échelle du système de santé. Maintenant, en tant que présidente et chef de la direction du Royal, mon rôle consiste notamment à guider l’organisme, et les services communautaires sont un aspect important de notre avenir.
La maladie mentale n’est jamais ce qui définit une personne. Nous avons tous des liens importants dans notre vie, nous en avons tous besoin; qu’il s’agisse de la famille, des amis, du travail, des services de santé ou du soutien social. Les soins de santé mentale intégrés à ces éléments aident les gens à gérer leur maladie dans le contexte de leur vie quotidienne. Cela leur permet d’établir et d’atteindre des objectifs de vie et de faire partie d’une plus vaste communauté qui favorise leur mieux-être.
Quand je pense à l’avenir du Royal, j’imagine un hôpital sans murs — une organisme regroupant des experts en santé mentale qui collaborent avec d’autres fournisseurs de soins et de services sociaux à l’échelle de la communauté.
Lorsque les gens reçoivent des soins dans la collectivité, ces soins s’intègrent à d’autres aspects de la vie d’une personne et à d’autres services qui favorisent leur mieux-être. Par exemple, le personnel du Programme de santé mentale communautaire du Royal aide les clients à obtenir un logement, à gérer leurs finances, à poursuivre leurs études ou maintenir un emploi et à participer à des activités significatives. De plus, ce programme se charge de l’éducation et de la formation d’autres personnes qui travaillent avec ces mêmes clients.
Bien que les soins aux patients hospitalisés seront toujours un élément important et nécessaire du système de santé mentale, un système de soins communautaires intégrés contribue à réduire la pression sur les hôpitaux, en particulier les salles d’urgence, en aidant les gens à se rétablir et à maintenir une bonne santé mentale plus près de leur domicile. Surtout, en obtenant une aide en santé mentale dans la communauté, les clients peuvent maintenir les éléments et activités de leur vie qui favorisent leur mieux-être.
« Quand je pense à l’avenir du Royal, j’imagine un hôpital sans murs — une organisme regroupant des experts en santé mentale qui collaborent avec d’autres fournisseurs de soins et de services sociaux à l’échelle de la communauté. »Par surcroît, le fait que les clients créent des liens avec des gens à l’extérieur du milieu hospitalier peut également donner des renseignements utiles à leurs fournisseurs de soins. Par exemple, les équipes mobiles de gérontopsychiatrie du Royal se réunissent et offrent des consultations aux personnes âgées ayant des problèmes de santé mentale là où elles vivent – un service dont elles ont grandement besoin.
Les équipes m’ont confié que la capacité de se rendre chez les gens et de les voir dans l’environnement où ils vivent, que ce soit dans un foyer de soins de longue durée, un domicile privé ou une maison de retraite, permet aux médecins, aux infirmières et aux autres cliniciens de mieux évaluer la situation des clients et de déterminer les prochaines étapes de leurs soins.
En travaillant directement avec d’autres fournisseurs de soins de la communauté, nous avons également l’occasion de donner de l’enseignement et de résoudre les problèmes en collaboration. Cet échange d’expertise au quotidien entre les partenaires de soins de santé augmente la qualité des soins et renforce nos capacités dans l’ensemble du système de santé mentale.
Les cliniques de télémédecine du Royal en sont un bon exemple. En travaillant en partenariat avec les services de santé communautaire d’Ottawa et de l’ensemble de la région, nos cliniciens offrent des consultations virtuelles pour offrir des soins de grande qualité aux personnes ayant des problèmes de santé mentale. Il peut s’agir de clarifier un diagnostic, de faire des recommandations sur les médicaments ou de partager de l’information sur d’autres services appropriés. Ces services sont bénéfiques pour les patients, mais ils contribuent également à renforcer le niveau d’aise et de compétence du médecin traitant à soigner des patients ayant les mêmes problèmes à l’avenir.
Rendre les soins de santé mentale plus accessibles ne signifie pas toujours construire de plus grands hôpitaux. Il faut aussi voir au-delà de l’hôpital pour aider davantage de gens là où ils vivent, travaillent et utilisent d’autres services de santé. Notre équipe du Royal travaille en collaboration avec d’autres ressources de la communauté – parfois en les dirigeant, parfois en les soutenant, mais toujours dans un esprit de collaboration.