« C'est un groupe, mais pas un groupe habituel », affirme Kieran, 22 ans. « On ne s’assoit pas en cercle pour parler de ses sentiments. C’est un environnement cool où on peut juste être un jeune. »
Kieran parle d’un groupe créé pour les jeunes atteints de psychose qui a été mis sur pied par le Programme de psychiatrie pour les jeunes du Royal – un groupe auquel il a participé pendant quatre ans. Il s’agit d’une halte-accueil hebdomadaire créée en fonction de pratiques exemplaires fondées sur des données probantes, mais adaptée aux besoins des jeunes.
« En tant que groupe, les jeunes veulent une intervention minimale. Mais lorsqu’ils ne se sentent pas bien, il est bon pour eux d’avoir un endroit où ils seront pris en charge d’urgence », explique la Dre Gail Beck, directrice clinique du Programme de psychiatrie pour les jeunes du Royal.
« Grâce à ce groupe, les jeunes savent qu’ils peuvent passer n’importe quel jeudi après-midi, tout au long de l’année, et que quelqu’un sera là pour leur apporter l’aide dont ils ont besoin. Ils évitent donc une nouvelle hospitalisation et obtiennent une aide rapidement. »
Un filet de sécurité sous forme de halte-accueil
La participation n’est pas obligatoire, mais le groupe est là quand les gens en ont besoin. Un groupe de base d’une douzaine de personnes se présente chaque semaine; tandis que beaucoup d’autres y assistent par intermittence.
« C'est un endroit très positif pour ces jeunes, où ils se sentent accueillis peu importe la fréquence à laquelle ils viennent », indique la Dre Beck.
Dans le groupe, les jeunes travaillent avec du personnel interdisciplinaire pour recevoir un enseignement sur un vaste éventail de sujets, de la nutrition à la rédaction d’un curriculum vitae. Le groupe est très axé sur les besoins des jeunes; plusieurs fois par année, les membres du groupe suggèrent des sujets qu’ils veulent aborder.
Kieran donne l’exemple de l’apprentissage de la préparation de repas simples en groupe. Il ne s’agissait pas d’un simple cours de cuisine – les jeunes ont aussi appris à établir un budget pour faire l’épicerie et à faire les courses avant de préparer le repas.
« Il est très difficile de composer avec la maladie mentale à cet âge parce qu’on vit beaucoup de changements de vie. On devient plus autonome, mais en même temps, la maladie mentale nous retient », ajoute-t-il.
« C'est un endroit très positif pour ces jeunes, où ils se sentent accueillis peu importe la fréquence à laquelle ils viennent. »« L’apprentissage des habiletés de la vie courante, même les petites choses, aide les jeunes adultes à devenir plus autonomes. »
Le groupe est également un guichet unique pour combler les besoins médicaux de certains jeunes. Ils peuvent obtenir des rendez-vous individuels tout au long de l’après-midi.
Ceux qui prennent des médicaments injectables recevront leur piqûre; ceux qui ont besoin d’analyses de laboratoire les feront; d’autres doivent être pesés et dans d’autres cas encore il faut surveiller leurs signes vitaux en raison des médicaments qu’ils prennent.
La dernière heure du groupe est consacrée à des activités amusantes, habituellement au gymnase, mais aussi parfois dans la communauté.
Kieran a assisté au groupe de 17 à 21 ans, pendant les années de transition entre les services destinés aux adolescents et les services pour adultes, qui peuvent être très difficiles à surmonter. Ce groupe lui a donné un sentiment de continuité.
« Le groupe pour les jeunes atteints de psychose était de loin mon groupe préféré au Royal », préciser Kieran.
« On parle de nos expériences, mais sans être assis en cercle – on fait des choses ensemble, et on se met à parler naturellement, ça vient tout seul. C’est rare de sortir d’un groupe traditionnel en pensant "Waouh, c’était super!" »
Pour en savoir plus sur comment le Royal et CHEO transforment la santé mentale des enfants et des adolescents, lisez le bilan annuel pour 2016 2017 du Partenariat jeunes esprits en santé