Saviez-vous que presque tout le monde, partout, a probablement deux objets ordinaires et peu coûteux qui peuvent améliorer leur santé mentale?
Un stylo et du papier.
Vous avez besoin de très peu de choses pour tenir un journal, mais les bénéfices que vous en tirerez peuvent être considérables.
Anita Manley a commencé à tenir un journal en 1997, à la suite de la recommandation de son psychiatre, et elle n’a jamais arrêté depuis. Elle s’est d’ailleurs appuyée sur cette expérience pour créer un groupe de rédaction de journal au Royal et co-anime ce groupe à titre bénévole depuis sept ans.
Le groupe a récemment été réinventé, en partenariat avec le Centre de naissance et de bien-être d’Ottawa, en tant qu’atelier virtuel de cinq semaines, intitulé « Tenir un journal comme outil de mieux-être » (Journaling as a Wellness Tool), qui a commencé en avril. (Cliquez ici pour en savoir plus sur le partenariat entre le Royal et le Centre de naissance et de bien-être d’Ottawa).
Mme Manley s’empresse de recommander la rédaction d’un journal comme outil de mieux-être mental, en particulier pendant les périodes difficiles. Surtout, vous n’êtes pas obligé de faire partie d’un groupe pour en tirer des bénéfices.
« Chaque fois que je souffre mentalement, j’écris dans mon journal », explique-t-elle. « C’est comme avoir une meilleure amie qui ne partage aucun de vos secrets et qui retient tout ce que vous lui dites. »
Un journal est un espace sûr, où l’auteur est maître du jeu : il peut donner le ton, le rythme et les directives.
« Vous pouvez vous lâcher et vous mettre en colère, répéter votre histoire encore et encore, utiliser des jurons ou des majuscules, et surtout, personne ne vous répond », décrit-elle.
Si les relations difficiles sont une source de conflit, le fait de tenir un journal permet d’en garder la trace. Les personnes qui écrivent dans un journal intime peuvent se tourner vers le passé et voir comment les situations se sont résolues, ce qui peut les aider à envisager la situation sous un autre angle.
De plus, le fait de « faire le ménage » dans ses pensées et de confier ses soucis à une page blanche produit un effet cathartique qui libère. En écrivant nos sentiments, nous sommes mieux disposés à y réfléchir et à les accepter.
« Quand vous couchez vos pensées sur le papier, elles sortent de votre tête et ça libère votre cerveau et laisse de la place pour d’autres choses », dit Mme Manley. « Ça aide vraiment. »
Si vous n’êtes pas du genre à écrire en détail tout ce que vous ressentez, vous pourriez tenir un simple journal de gratitude. Les recherches montrent que c’est une façon de renforcer le sentiment de bonheur. Chaque jour, prenez quelques minutes pour énumérer deux ou trois choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant, que ce soit des draps propres sur le lit, un joli coucher de soleil ou un appel vidéo avec un membre de votre famille. Le fait de compter ses bénédictions et de passer du temps à y penser est un moyen très efficace de ressentir et renforcer le bien-être.
Tenir un journal peut également nous aider à mieux dormir la nuit. Le Dr Elliott Lee, un spécialiste du sommeil au Royal, recommande une technique cognitive appelée le « temps d’inquiétude », qui consiste à passer 20 à 30 minutes chaque soir pour noter vos soucis et vos tâches à accomplir. Une fois que vous avez terminé, vous n’avez plus le droit d’y penser jusqu’au prochain « temps d’inquiétude ». Si vous le faites régulièrement, cela pourrait entraîner votre cerveau à ne plus saboter votre sommeil la nuit.
Mme Manley utilise à la fois à des méthodes traditionnelles et modernes pour tenir son journal (elle écrit à la main, mais aussi à l’ordinateur pour son blogue), elle recommande aux débutants de s’offrir un nouveau stylo qui écrit bien et de se rendre dans un magasin à un dollar pour trouver des cahiers.
Elle offre un simple conseil à tous ceux qui hésiteraient à tenir un journal : commencez tout simplement à écrire.
« Vous n’avez absolument pas besoin d’avoir une expérience d’écriture », explique-t-elle. « Ne vous souciez pas de l’orthographe, de la grammaire ou de la ponctuation. Continuez simplement à écrire. Et si vous ne savez pas quoi écrire, dites-vous que ce n’est que passager et attendez un peu, l’inspiration viendra éventuellement. »