Beautiful Minds est une initiative de Steve West, le président du conseil d’administration de l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal. Cette œuvre est une compilation de scintigraphies cérébrales transformées au moyen de techniques artistiques, ainsi que de portraits photographiques traditionnels et d’histoires personnelles profondément touchantes. Elle a été conçue pour mettre en lumière les troubles liés à la toxicomanie et pour inspirer des conversations.
Beautiful Minds est un livre, une exposition, une initiative de collecte de fonds et le tout premier chapitre d’un plus vaste projet.
Au cours de sa vie professionnelle, M. West a occupé de nombreux postes au sein d’entreprises, dont beaucoup dans le domaine des sciences de la santé et du commerce. Il est plus récemment devenu artiste photographe, un métier bien différent, mais rien de très surprenant pour cet homme aux multiples talents. M. West considérait la photographie comme un simple passe-temps jusqu’à ce qu’une réunion fortuite du conseil d’administration de l’IRSM porte sur le Centre d’imagerie cérébrale du Royal.
« Nous avons abordé l’idée de prendre les images du cerveau des personnes qui subissaient des examens avec cet appareil et de les rendre plus accessibles et compréhensibles pour que nous puissions parler d’imagerie cérébrale », se souvient M. West, qui était intrigué par cette idée. Il en a ensuite discuté avec le Dr Zul Merali, le président et chef de la direction de l’IRSM à l’époque, et a proposé de regrouper des portraits de personnes et de leurs scintigraphies cérébrales aux côtés de leurs histoires personnelles afin de lever le voile sur les troubles de toxicomanie.
C’était en 2018, et M. West suivait par hasard des cours d’été à l’École des arts photographiques d’Ottawa. Il avait hâte de se lancer dans la réalisation d’un livre qui combinerait des portraits et des scintigraphies cérébrales, mais il y avait un petit problème : « Je me suis rendu compte que même si j’étais un photographe amateur, je n’avais aucune expérience dans la photographie de portraits. » Une conversation informelle avec le directeur de l’école l’a finalement incité à franchir le pas et à s’inscrire au programme de photographie à plein temps.
« Je me suis soudain retrouvé aspiré dans une formation intensive », confie-t-il. « Je suis devenu un étudiant à temps plein pendant deux ans pour obtenir un diplôme en arts photographiques et acquérir les compétences nécessaires pour créer ce livre. En fait, cela a en quelque sorte changé ma vie. »
C’est aussi à cette époque que l’histoire de M. West a changé d’une autre manière. Un membre de sa famille aux prises avec un problème de toxicomanie a mis en lumière le travail de M. West au Royal, ce qui a mené à une rencontre avec Gord Garner.
M. Garner, vice-président des partenariats stratégiques de l’Association communautaire d’entraide par les pairs contre les addictions (ACEPA), a consacré sa vie professionnelle à la lutte contre la stigmatisation associée à la toxicomanie. Il a aidé à recruter les personnes dont les portraits, les scintigraphies cérébrales et les récits ont été publiés dans Beautiful Minds.
« Les personnes qui se sont manifestées voulaient partager leur histoire. Il y avait le sentiment que le fait de partager leur histoire aiderait les autres, et elles voulaient lever le voile sur ces problèmes », confie M. West. « Auparavant, on percevait les problèmes de santé mentale comme une faiblesse, mais le fait de raconter son histoire est en fait un aveu de force »
Les scintigraphies cérébrales ont été effectuées à l’aide de l’appareil de tomographie par émission de positrons (TEP) et d’imagerie par résonance magnétique (IRM) du Royal, connu sous le nom de TEP-IRM. C’est le seul appareil de ce genre au Canada à être utilisé uniquement pour la recherche en santé mentale.
Auparavant, on percevait les problèmes de santé mentale comme une faiblesse, mais le fait de raconter son histoire est en fait un aveu de force », souligne Steve West, l’auteur de Beautiful Minds.
En général, les scintigraphies cérébrales sont monochromatiques, comme des radiographies, mais les versions que M. West présente dans Beautiful Minds ont été retouchées au moyen de technologies numériques et injectées de couleurs vives qui attirent le regard.
M. West souhaite que les personnes qui lisent Beautiful Minds sachent que les trouble de toxicomanie sont une maladie et, surtout, qu’il y a toujours de l’espoir.
« Le trouble de toxicomanie est une maladie comme une autre, mais en fin de compte, il y a de l’espoir. Il y a beaucoup d’autres vignettes entre ces pages, mais je crois que, lorsque quelqu’un prend le livre, c’est ce que j’aimerais qu’il comprenne; qu’il s’agit d’une maladie du cerveau et qu’il y a de l’espoir pour s’en sortir. »
M. West prépare déjà une suite à Beautiful Minds. Le titre provisoire de l’ouvrage est The Mind and the Mask (« L’esprit et le masque »), et il portera sur la neurobiologie, la recherche et la santé mentale.
Tout comme pour son premier livre, il espère que ce nouvel ouvrage inspirera des conversations. M. West raconte l’histoire d’une personne qui a été encouragée à obtenir de l’aide pour un problème de toxicomanie après avoir vu l’exemplaire de Beautiful Minds d’un ami. Jusque-là, la stigmatisation l’empêchait de franchir ce pas. M. West est heureux que le livre ait déjà atteint son but.
Que les troubles de toxicomanie fassent partie de notre vie ou non, le message de M. West est finalement simple et s’applique à tout le monde, partout : « Nous avons tous besoin d’amour et de soutien pour traverser les épreuves de la vie ».
Beautiful Minds peut être commandé en ligne. Les recettes des ventes seront versées au Royal et à l’ACEPA.