L’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal a reçu plus d’un million de dollars pour trouver des biomarqueurs qui pourraient permettre de mieux diagnostiquer le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et d’offrir des traitements personnalisés aux personnes qui en sont atteintes.
Cette étude de recherche sur l’évaluation multidimensionnelle des sous-types du TSPT (MAPS, Multi Dimensional Assessment of PTSD Subtypes) vise à améliorer la compréhension du TSPT, en particulier le sous-type dissociatif du TSPT, afin qu’il puisse être diagnostiqué plus facilement et traité de manière plus efficace.
Une personne atteinte du sous-type dissociatif du TSPT se sent détachée d’elle-même et du monde qui l’entoure, ce qui rend le monde irréel ou onirique. Elle peut également ressentir un détachement émotionnel. Ces types de symptômes dissociatifs peuvent s’ajouter aux autres symptômes du TSPT.
L’étude MAPS adopte une plus vaste approche pour examiner le sous-type dissociatif du TSPT. L’équipe de recherche comprend des chercheurs venus de tous les domaines de l’IRSM, qui sont spécialisés dans différents domaines. Ils utiliseront une gamme de techniques et de technologies pour examiner le sous-type dissociatif du TSPT depuis une perspective globale du corps humain.
« Cela permet de tirer pleinement parti de la force de l’IRSM lorsqu’il s’agit de réunir un groupe d’experts, de les faire travailler chacun à leur façon et de rassembler leurs compétences », explique le Dr Zachary Kaminsky, titulaire de la Chaire de recherche DIFD et Mach-Gaensslen sur la prévention du suicide au Royal et chercheur principal de l’étude MAPS. « C’est la mise en commun des compétences de chacun qui fait de ce projet un succès. »
L’équipe de recherche collabore également avec la clinique pour traumatismes de stress opérationnel (TSO) du Royal afin de travailler avec les anciens combattants qui ont accepté de partager leurs expériences et de participer à l’étude dans l’espoir qu’elle puisse aider d’autres personnes.
Les résultats obtenus jusqu’à présent sont très prometteurs. L’équipe a étudié les données de 32 anciens militaires canadiens. En examinant une multitude de facteurs, dont les fonctions et l’activité cérébrales, la fréquence cardiaque, les habitudes de sommeil, la génétique et l’inflammation, ils ont pu générer un algorithme (ou modèle de classification) qui permet de prédire le sous-type dissociatif du TSPT avec une précision de 91 %.
La prochaine étape pour l’équipe sera de suivre un plus grand nombre de participants (l’étude se concentre sur les anciens combattants des Forces armées canadiennes), sur une plus longue période, afin de trouver ce que le Dr Kaminsky appelle « des informations plus utiles sur le plan clinique ».
L’équipe de recherche examinera entre autres quels participants se sont améliorés, grâce à quels traitements, et lesquels ont vu leurs symptômes s’aggraver. Elle évaluera le lien entre ces données et les informations biologiques recueillies dans le cadre d’études sur le sommeil, de la surveillance cardiaque à l’aide de technologies portables, de scintigraphies effectuées au Centre d’imagerie cérébrale de pointe du Royal, ainsi que d’autres activités de recherche.
L’objectif final est de pouvoir poser des diagnostics prédictifs et offrir des traitements personnalisés qui amélioreront les chances de rétablissement des personnes atteintes du sous-type dissociatif du TSPT.
L’équipe de l’étude MAPS comprend le Dr Zachary Kaminsky (chercheur principal), le Dr Jakov Shlik, la Dre Rebecca Robillard, la Dre Natalia Jaworska, la Dre Robyn McQuaid et le Dr Clifford Cassidy.
L’étude MAPS est financée par le programme Innovation pour la défense, l’excellence et la sécurité (IDEeS) du gouvernement du Canada, dans le cadre du projet « Identification and translation of a whole body biosignature to improve clinical management of PTSD subtypes ».