Les recherches sur le cerveau prennent de l’élan au Royal

Deux chercheurs du Royal ont reçu des subventions à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).

Les subventions à la découverte sont conçues pour soutenir des recherches ayant des objectifs à long terme, plutôt qu’un seul projet de recherche à court terme.

« Nous sommes très fiers et enthousiastes à propos des recherches qui se déroulent ici au Royal », déclare Joanne Bezzubetz, présidente et chef de la direction. « Ces subventions à la découverte soulignent notre rôle de centre d’excellence et d’innovation. »

Dre Sara Tremblay : améliorer la plasticité du cerveau

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Dre Sara Tremblay
Dre Sara Tremblay

La Dre Sara Tremblay est chercheuse à l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal, qui est affilié à l’Université d’Ottawa, ainsi que professeure adjointe au Département de médecine cellulaire et moléculaire de l’Université d’Ottawa.

La subvention à la découverte de la Dre Tremblay lui permettra de poursuivre ses recherches sur la plasticité du cerveau, en particulier sur l’amélioration de la neuroplasticité du cortex préfrontal grâce à la stimulation cérébrale non invasive.

La plasticité cérébrale désigne la capacité du cerveau à changer. Par le passé, on croyait que le cerveau ne se développait que pendant la petite enfance, mais vers le milieu du 20ème siècle, les chercheurs ont découvert que le cerveau n’est pas aussi « programmé » que nous le pensions et qu’il peut s’adapter, apprendre et se transformer tout au long de notre vie.

Il s’agit d’un domaine de recherche relativement récent, et il faut donc mener davantage d’études à ce sujet.

Les recherches de la Dre Tremblay combineront deux types de techniques de stimulation cérébrale non invasives : la stimulation transcrânienne par courant continu (tDCS), un courant électrique très faible qui modifie légèrement l’activité du cerveau; et la stimulation magnétique transcrânienne (TMS), qui utilise un champ magnétique.

« En utilisant des techniques de stimulation cérébrale non invasives, nous sommes réellement capables d’induire la plasticité du cerveau. Nous essayons d’augmenter ce processus normal qui se produit par l’apprentissage », indique la Dre Tremblay.

Il a été démontré que ces deux techniques induisent la plasticité dans le cerveau, mais c’est la toute première fois qu’elles sont utilisées ensemble pour augmenter la plasticité dans le cortex préfrontal.

« Je réfléchis beaucoup à la façon d’améliorer le traitement de la dépression. Ce serait formidable de trouver de meilleurs traitements qui soient plus efficaces. J’ai une vision d’ensemble, en comprenant mieux le cerveau – le cerveau sain – mais aussi les prochaines étapes. » – Dre Sara Tremblay

Le cortex préfrontal est une zone du cerveau qui contribue à l’acquisition des compétences, à la mémoire, ainsi qu’au traitement et à la régulation des émotions.

« C’est incroyable de pouvoir moduler le cerveau, de pouvoir appliquer quelque chose et de voir le changement », explique la Dre Tremblay, qui ajoute que ce type de recherche aura de nombreuses applications à l’avenir.

« Nous pourrions éventuellement améliorer l’apprentissage, ou encore améliorer l’activité de certaines régions du cerveau qui jouent un rôle essentiel dans certains problèmes de santé mentale. »

Grâce à cette subvention à la découverte, la Dre Tremblay pourra déterminer comment ces outils et techniques nouvellement développés peuvent améliorer les processus cognitifs tels que la mémoire de travail. (La mémoire de travail, ou mémoire opérationnelle, fait référence à la capacité de se souvenir d’informations pendant une courte période, comme un numéro de téléphone. Les problèmes de mémoire sont une facette de nombreux troubles cliniques).

L’autre volet du travail de la Dre Tremblay au Royal consiste à traiter les personnes qui souffrent de dépression par stimulation magnétique transcrânienne (TMS). Ses recherches s’appliquent également dans ce domaine.

« Je réfléchis beaucoup à la façon d’améliorer le traitement de la dépression. Ce serait formidable de trouver de meilleurs traitements qui soient plus efficaces. J’ai une vision d’ensemble, en comprenant mieux le cerveau – le cerveau sain – mais aussi les prochaines étapes. »

Dr Clifford Cassidy : suivre l’évolution du système de dopamine 

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Dr Clifford Cassidy
Dr Clifford Cassidy

Le Dr Clifford Cassidy est un chercheur de l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal, qui est affilié à l’Université d’Ottawa. Il est également professeur adjoint au Département de médecine cellulaire et moléculaire, ainsi que directeur des activités universitaires et du volet de recherche au Département de psychiatrie de l’Université d’Ottawa.

La bourse à la découverte du Dr Cassidy lui permettra de poursuivre ses recherches afin de mettre au point des outils non invasifs qui permettront de mieux comprendre le système de dopamine chez les humains – la façon dont il se développe au fil du temps et dont ces changements sont liés au comportement, en particulier pendant les premières et les dernières étapes de la vie.

La dopamine agit comme un messager entre les cellules du cerveau et joue un rôle essentiel dans notre vie quotidienne. Le Dr Cassidy explique que le système de dopamine comporte trois branches : la récompense et l’émotion, le mouvement et la cognition (apprentissage et mémoire).

« Le fait de comprendre les schémas normaux de changement du système de dopamine ouvre vraiment la voie à de meilleures études cliniques », précise-t-il. « En concevant de meilleurs outils qui nous aideront à mieux comprendre le fonctionnement du cerveau, nous serons en bien meilleure position pour aider les personnes atteintes de problèmes de santé mentale ou d’autres troubles cérébraux, y compris les problèmes neurologiques. »

Le fait d’avoir trop – ou trop peu – de dopamine est problématique. Les maladies associées à un faible niveau de dopamine, par exemple, comprennent la dépression et la maladie de Parkinson. La dopamine joue également un rôle dans la toxicomanie.

« Nous ne comprenons pas encore grand chose sur le développement du système de dopamine chez les humains », explique le Dr Cassidy, qui ajoute que le fait d’en savoir plus sur l'évolution de la production de dopamine dans le temps est déjà « une grande victoire ».

« Le simple fait d’observer à quel niveau elle commence à changer est utile – est-ce qu’elle change de manière constante, est-ce qu’il y a certaines périodes critiques du développement où l’on peut observer une accélération ou un ralentissement, est-ce qu’elle commence à plafonner à un moment donné? »

Le Dr Cassidy s’intéresse tout particulièrement au système de dopamine chez les enfants.

Ses techniques non invasives ouvrent de nouvelles portes, notamment en ce qui concerne l’étude du cerveau de jeunes gens en bonne santé. Ces connaissances peuvent apporter un éclairage sur des sujets particulièrement pertinents pour cette population, comme l’intimidation, l’impact du temps passé devant des écrans, les troubles de l’attention, ainsi que l’apprentissage.