Au Canada, une personne sur quatre est directement touchée par des problèmes de santé mentale au cours d’une année donnée, et la pandémie continue d’affecter la santé mentale et la consommation de substances de la population.
Il est plus important que jamais de parler de santé mentale, d’en apprendre plus sur ce sujet, ainsi que de savoir quels signes de détresse rechercher et quoi faire en cas de crise. C’est là qu’intervient le programme de formation en premiers soins en santé mentale (PSSM). Ce programme a été créé en Australie en 2001 et a rapidement été adopté par 24 pays, y compris par la Commission de la santé mentale du Canada. La Royal l’a adopté en 2012, en lançant des séances de formation ouvertes au public ainsi que des ateliers personnalisés pour les organisations régionales. Des formations de PSSM étaient offertes gratuitement aux membres de la famille et aidants des clients du Royal plusieurs fois par an, mais la pandémie a obligé la suspension temporaire de ce programme.
Cette année, la Royal renouvelle le programme de PSSM et offre de nouveau des formations en personne.
Jonathan Hyslop, un formateur certifié en PSSM qui travaillait auparavant pour le Programme de santé mentale communautaire du Royal, pense que tout le monde peut bénéficier de ce type de formation.
Pour expliquer ce que sont les premiers soins en santé mentale, M. Hyslop les compare aux formations en premiers soins ou secourisme de la Croix-Rouge. Dans les deux cas, il s’agit de reconnaître une situation d’urgence et d’assurer la sécurité d’une personne jusqu’à ce que des professionnels interviennent. Les deux peuvent sauver des vies.
La formation de base enseigne aux participants comment identifier les signes et symptômes des troubles courants de santé mentale et de consommation de substances, ainsi que les différentes techniques d’intervention. Le programme familiarise également les participants avec le langage axé sur la personne, qui est considéré par les experts comme un outil important pour lutter contre la stigmatisation.
Toutefois, les objectifs de la formation sont souvent beaucoup plus personnels pour les membres de la famille et aidants de personnes ayant des problèmes de santé mentale. En effet, la formation de PSSM ne consiste pas seulement à acquérir des compétences qui pourraient s’avérer utiles dans un futur scénario, elles peuvent aussi être appliquées à la maison.
« Le but n’est pas d’enseigner aux gens à devenir des thérapeutes, mais de leur donner des informations afin qu’ils puissent identifier les personnes qui sont dans le besoin et les orienter vers les aides disponibles », explique M. Hyslop.
« Cela m’a vraiment ouvert les yeux sur ce que vivent nos clients et ce que notre personnel observe au quotidien », déclare Mme Eberle.
Il souligne également la grande variété de scénarios de premiers soins en santé mentale que nous pouvons rencontrer dans notre vie quotidienne. Il donne l’exemple d’un jeune garçon qui quitte un entraînement de hockey en ayant mal au cœur : Est-il malade? Est-ce de l’anxiété? Comment le savoir? Que pouvons-nous faire pour l’aider et comment pouvons-nous le soutenir?
« Les premiers soins en santé mentale peuvent être utiles avec les membres de notre famille, nos collègues et auprès d’élèves ou d’étudiants. Cette formation permet d’identifier un comportement qui est inhabituel. Ainsi, on peut se demander s’il se passe quelque chose et s’il faudrait appeler le 911 parce qu’une personne est à risque. »
M. Hyslop encourage tous ses collègues du Royal – dont beaucoup n’ont pas de contact direct avec les clients – à s’inscrire à la formation.
« C’est une excellente base pour le personnel non clinique, comme les personnes qui occupent des rôles administratifs, qui travaillent dans les communications, les finances et les ressources humaines. Plus nous leur donnons des informations, plus l’environnement sera sain pour tout le monde. »
Maureen Eberle, directrice des ressources humaines au Royal, est une partisane des premiers soins en santé mentale Elle dit que la formation lui a permis d’acquérir de nouvelles compétences qu’elle a pu ensuite appliquer à la maison. Cela lui a aussi permis de mieux apprécier les clients, leur famille, ainsi que ses collègues de travail.
« Cela m’a vraiment ouvert les yeux sur ce que vivent nos clients et ce que notre personnel observe au quotidien », déclare Mme Eberle.
M. Hyslop a de grands rêves pour l’avenir des premiers soins en santé mentale au Royal. Il souhaite développer la formation et la proposer à l’ensemble de la communauté.
« En tant que centre de santé mentale de l’est de l’Ontario, nous pouvons offrir beaucoup de choses », dit-il, citant les avantages qui découlent des formations spécialisées de premiers soins en santé mentale pour les jeunes et les anciens combattants, par exemple.
Une question plus importante qui mérite d’être examinée est de savoir si cela devrait aussi devenir un cours obligatoire dans le cadre de toutes les formations en milieu de travail. M. Hyslop pense que tout le monde devrait avoir accès à cette formation, car les compétences qu’elle permet d’acquérir peuvent s’appliquer n’importe où et n’importe quand, que ce soit à la maison, au travail ou à l’école.
« Plus les gens peuvent identifier et soutenir les personnes qui sont à risque pour elles-mêmes ou pour les autres, mieux c’est », ajoute M. Hyslop. « Assurer la sécurité d’une personne dans un moment de crise fait toute la différence. »
Le Royal offre actuellement des cours de premiers soins en santé mentale à son personnel, à ses partenaires communautaires et aux aidants familiaux, mais nous travaillons aussi à la reprise des formations destinées au grand public. Surveillez notre site Web ou visitez le site de la Commission de la santé mentale du Canada à l’adresse pssm.ca/fr pour trouver un cours.