En 2017, les psychiatres du Royal ont offert des consultations par télémédecine à 128 jeunes en âge de transition.
Ces jeunes, âgés de 16 à 24 ans, sont à l’âge de faire la transition entre les services destinés aux enfants et aux adolescents et les services pour adultes. Ils peuvent facilement tomber entre les mailles du système de santé pendant cette période de transition.
Malheureusement, c'est aussi la période où la plupart des jeunes font face à beaucoup de nouveaux facteurs de stress intenses.
« Beaucoup d’entre eux quittent leur foyer, souvent au moment le plus stressant de leur vie », affirme la Dre Gail Beck, directrice clinique du Programme de psychiatrie pour les jeunes du Royal.
« Il y a de nombreux facteurs de stress psychosociaux intensifiés, y compris des taux croissants d’insécurité alimentaire et de logement précaire. Ajoutez à cela la maladie mentale et les lacunes en matière de services, et vous avez tous les ingrédients d’une crise. »
Grâce en partie à un don de 100 000 $ de la Banque Royale du Canada (RBC), les services offerts par le Programme de télémédecine du Royal aux jeunes en âge de transition ont augmenté de près de 70 %.
Le Royal a pu renforcer son partenariat avec Upstream, qui effectue le triage des patients aiguillés par des organismes communautaires et sert de point de contact pour les clients de la télémédecine à Ottawa. Auparavant, les cliniques avaient lieu une fois par mois, mais elles ont maintenant lieu trois fois par mois.
Le Royal a également créé de nouveaux partenariats pour les jeunes en âge de transition avec six partenaires communautaires dans des collectivités éloignées de la région Champlain, dont Barry's Bay, Petawawa, Cornwall et Pembroke.
Ce partenariat « a fait une énorme différence pour nos patients », écrit Judy Hill, directrice générale du Centre de santé familiale Petawawa Centennial.
La Dre Leah Layman-Pleet a connu cette croissance de première main; elle est passée d'une clinique par mois pour les jeunes en transition à trois ou quatre par mois.
« Les consultations de télémédecine sont formidables pour ces jeunes parce que non seulement le temps d’attente est plus court et l’endroit plus pratique, mais elles sont aussi fournies par des personnes qui s’intéressent à la psychiatrie des jeunes et à ce groupe d’âge », explique-t-elle.
Les consultations visent à fournir une orientation future au patient et à son médecin traitant. Il peut s’agir de recommandations de médicaments ou d’une réorientation vers des services ciblés pour répondre à des besoins particuliers.
« Souvent, cependant, ces jeunes n’ont jamais reçu de diagnostic ni même vu un psychiatre auparavant, et ils cherchent à mieux comprendre ce qui se passe », indique la Dre Layman-Pleet.
Jusqu’ à présent, la rétroaction des patients a été extrêmement positive; tous les patients qui ont répondu à un sondage ont indiqué que les services étaient utiles et qu’ils les recommanderaient à un ami ou à un parent.
« Médecin très empathique. J’ai eu l’impression d’être entendu – pas rejeté », a confié un autre patient.
« Professionnalisme. Respect de la vie privée. Ils prennent soin du patient. Ne changez rien », a dit un autre encore.
Cependant, le service ne profite pas seulement au patient. Il permet au médecin de famille qui a dirigé le patient vers le Royal d’être plus à l’aise et de renforcer ses capacités à prendre soin de patients ayant des problèmes semblables à l’avenir.
« Lorsque nous formulons nos recommandations, nous essayons de dire au prestataire de soins primaires pourquoi nous faisons ce que nous faisons », explique la Dre Layman-Pleet.
« Si les consultations sont rédigées de façon à ce que le médecin de famille sache pourquoi certains choix ont été faits, cela aide plus que le seul patient que nous avons examiné. »
Une partie du don versé par la RBC a permis au Royal de créer une série éducative en six parties axée sur les jeunes en âge de transition, qui a rejoint plus de 200 fournisseurs de soins de première ligne par l’entremise de la télémédecine. La moitié des séances étaient axées sur la consommation d’alcool et d’autres drogues chez les jeunes, ce qui est d’autant plus pertinent que 70 % des jeunes examinés au Royal pour des problèmes de santé mentale consomment également des drogues.
Pour en savoir plus sur comment le Royal et CHEO transforment la santé mentale des enfants et des adolescents, lisez le bilan annuel pour 2016 2017 du Partenariat jeunes esprits en santé.