La collaboration au cœur du groupe de soutien pour les familles du Programme de psychiatrie légale

Au fil des ans, le Royal a accueilli de nombreux groupes de soutien dans ses campus d’Ottawa et de Brockville. Cette année, les deux sites se sont réunis pour la première fois pour organiser un groupe de soutien virtuel destiné aux personnes ayant un proche dans le système de psychiatrie légale.

« Ces familles ont besoin d’éducation et d’informations très spécifiques, étant donné les circonstances uniques dans lesquelles se trouve leur proche », explique Richard Robins, un travailleur social qui travaille pour le Royal à Ottawa, et l’un des cliniciens qui a créé le groupe.

Le groupe est né d’une analyse des besoins effectuée en 2019. 

« En parlant avec les familles, nous avons déterminé qu’il était vraiment nécessaire de créer un groupe spécifique pour les familles ayant un proche dans le système de psychiatrie légale », explique Katy Eaton, une travailleuse sociale du site de Brockville qui a participé au groupe. « Il y a une double stigmatisation qui est souvent associée aux personnes qui soutiennent leurs proches en psychiatrie légale, et nous voulions leur offrir un espace sûr où discuter de leur expérience, se soutenir mutuellement et poser des questions difficiles. »

Le personnel a dressé la liste d’une douzaine de sujets de discussion possibles, puis cette liste a été réduite à la suite de discussions avec les familles. Huit sujets ont été choisis pour une durée de 10 semaines, afin de permettre une certaine flexibilité. Ceux-ci abordaient des questions d’ordre général (« Introduction au système de psychiatrie légale »), les finances, les questions juridiques, l’importance des soins personnels pour les aidants et une visite en photos des unités d’hospitalisation.

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Des employés de Brockville et d’Ottawa se sont réunis pour créer le tout premier groupe de soutien pour les familles dans le domaine de la psychiatrie légale
Des employés de Brockville et d’Ottawa se sont réunis pour créer le tout premier groupe de soutien pour les familles dans le domaine de la psychiatrie légale. Au premier rang : Jori Armishaw et Danielle Hicks; au centre : Katy Eaton et Richard Robins; au dernier rang : Caitlin Carter et Nicole Rodrigues.

Lors d’une séance, une conférencière a parlé de son expérience en tant que proche d’une personne hospitalisée dans le système de psychiatrie légale.

« Le fait de partager son histoire a permis à tous les autres participants d’ouvrir leur caméra, de parler et de partager leurs propres expériences », explique M. Robins. « C’était une séance très puissante, qui a rassemblé tout le monde. »

Comme il s’agissait de rencontres sur Zoom, les membres du groupe provenaient de tout l’Ontario. En moyenne, 15 participants ont assisté à chaque séance au cours de la période de 10 semaines.

Mme Eaton estime que le soutien par les pairs est un élément important du succès de ce groupe. Lorsque des familles expérimentées participent, elles aident à soutenir celles qui sont nouvelles dans le système de psychiatrie légale. « Certains d’entre eux s’accompagnent tout au long du processus et se soutiennent vraiment les uns les autres. Je pense que c’est très puissant et très important », ajoute-t-elle.

Les participants ont rempli des questionnaires avant le début du groupe, une fois le groupe terminé, mais aussi après chaque séance hebdomadaire. De cette façon, le groupe pouvait être modifié ou amélioré rapidement. Par exemple, un participant a demandé d’organiser une séance autour du thème de l’acceptation et du pardon. En fonction de ces commentaires, les organisateurs ont invité Virginia Lafond, une travailleuse sociale, ancienne membre du personnel du Royal et auteure du livre Grieving Mental Illness : A Guide for Patients and Their Caregivers, à aborder ce sujet.

Mme Eaton, qui travaille au site de Brockville, et M. Robins, qui travaille à Ottawa au campus de Carling, affirment tous deux que l’un des aspects les plus intéressants de ce groupe de soutien était la possibilité de collaborer avec leurs collègues des autres sites. 

« Les sites d’Ottawa et de Brockville ont uni leurs efforts pour créer un programme et l’animer. Au bout du compte, nous avons vraiment constaté des retombées positives pour les familles en combinant les deux programmes et en consolidant notre approche », explique M. Robins. 

Le groupe n’aurait pas pu avoir lieu sans l’équipe de travailleurs sociaux qui l’a créé (notamment Caitlin Carter, Danielle Hicks et Jori Armishaw du Centre de santé mentale de Brockville), ainsi que les nombreux psychiatres, psychologues et partenaires communautaires qui ont participé en tant que conférenciers invités.

Nicole Rodrigues, coordinatrice principale de la recherche au CSMB, a évalué le programme afin de déterminer si ce type d’intervention a de réelles incidences.

Bien qu’une analyse plus poussée soit nécessaire, en fonction des données préliminaires de l’enquête, Mme Rodrigues est d’avis que les aidants qui ont participé au groupe ont constaté une diminution de leurs sentiments de détresse psychologique et de leur fardeau en tant qu’aidants. En d’autres termes, ils se sont sentis mieux par la suite. 

« Ces séances sont très instructives et bien présentées », a écrit un aidant. « Il y a un bon équilibre entre la partie éducative et l’échange entre les participants. J’apprécie aussi beaucoup votre ouverture d’esprit pour adapter les futures séances aux besoins et aux questions du groupe. Vous êtes tous formidables! C’est vraiment un cadeau extraordinaire pour ceux d’entre nous qui en ont besoin! »

En novembre, les membres de l’équipe feront une présentation sur leur expérience lors de la conférence virtuelle de 2021 du Comité provincial de coordination des services à la personne et de la justice, afin de plaider pour la mise en œuvre de davantage de programmes comme ce groupe de soutien pour les familles.

« Ce groupe a créé un sentiment de lien entre les familles, mais aussi entre les membres de l’équipe de soins. Les proches de personnes dans le système de psychiatrie légale se sentent très isolés, ils ont des sentiments de honte, de culpabilité, d’incompréhension et de peur. Mais ce groupe leur a offert un vrai lien, un soutien et une validation, et j’ai l’impression que c’est très vraiment très important », ajoute Mme Eaton.