Il existe des traitements efficaces pour les personnes ayant des troubles liés à la consommation d’opiacés, même pendant la pandémie

Le taux croissant de décès liés à la consommation d’opiacés au Canada constitue une urgence de santé publique depuis plus de dix ans. La pandémie de COVID-19 a exacerbé cette crise.

En Ontario, par exemple, le nombre de décès liés à la consommation d’opiacés a augmenté dans les semaines qui ont suivi la déclaration de l’état d’urgence le 17 mars 2020. Dans l’ensemble, on constate une augmentation de 38,2 % des décès liés à la consommation d’opiacés dans les 15 premières semaines de la pandémie de COVID-19 par rapport aux 15 semaines qui ont précédé immédiatement la date de déclaration de l’état d’urgence.

« Si nous continuons à ce rythme, nous serons confrontés à une augmentation des décès de 50 % », déclare la Dre Kim Corace, vice-présidente de l’innovation et de la transformation et co-créatrice de la Clinique d’intervention rapide en dépendances, qui dépend du Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants du Royal.

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Infographie représentant la recherche et les soins

Alors que de nombreux efforts sont en cours pour résoudre la crise des opiacés en Ontario, la Dre Melanie Willows, médecin spécialisée en toxicomanie, directrice clinique du Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants du Royal et co-créatrice de la Clinique d’intervention rapide en dépendances, explique que les soins aux personnes ayant des troubles liés à la consommation d’opiacés ont été fragmentés. Pourtant, il y a de l’espoir, bien que les temps d’attente pour obtenir un traitement complet soient longs et que de nombreuses personnes ayant des troubles liés à la consommation d’opiacés passent régulièrement par les services d’urgence.

De nouvelles conclusions tirées à la suite d’une étude menée par la Clinique d’intervention rapide en dépendances du Royal indiquent que ce modèle de soins fait une réelle différence pour les clients et les familles. En effet, ce type de clinique comble une lacune du système de soins en offrant un traitement efficace et facilement accessible.

La Dre Willows ajoute qu’il s’agit d’un message urgent à communiquer. « Les gens doivent savoir qu’il existe des traitements efficaces pour les personnes ayant des troubles liés à la consommation d’opiacés, même en ce moment, en pleine pandémie. »

La Clinique d’intervention rapide en dépendances est conçue pour fournir un accès rapide et facile aux traitements à toute personne ayant besoin d’aide en raison d’un problème de toxicomanie ou de consommation de substances. Inaugurée en mai 2016, cette clinique a élargi ses services en février 2018 aux personnes ayant des troubles liés à la consommation d’opiacés. Le personnel de la clinique examine les objectifs de traitement des clients, leur fournit du counseling individuel, des services de santé mentale, des médicaments (au besoin) pour leur problème de consommation d’opiacés et/ou d’alcool et les met en contact avec les ressources qui correspondent le mieux à leurs besoins.

En 2019, la Dre Corace ainsi que ses partenaires de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et de Santé publique Ontario ont reçu une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour évaluer l’efficacité du modèle de la Clinique d’intervention rapide en dépendances. Il s’agit de la toute première étude de ce genre.

Les conclusions de l’étude démontrent que les cliniques comme celle du Royal réduisent le risque de mortalité globale, d’hospitalisations et de visites à l’urgence, tout en fournissant aux décisionnaires, aux praticiens et aux communautés les données probantes dont ils ont besoin de toute urgence afin de mettre en œuvre de nouvelles interventions en collaboration pour faire face à la crise des opiacés.

« Les cliniques d’intervention rapide en dépendances permettent non seulement d’améliorer l’accès aux soins, mais elles s’avèrent également bénéfiques », explique la Dre Willows. « Il existe des traitements efficaces. »

« Étant donné que les cliniques d’intervention rapide en dépendances se multiplient, il est important de comprendre leur efficacité », ajoute la Dre Corace. « C’est un exemple probant de l’intégration de la recherche et des soins pour promouvoir l’innovation et améliorer les résultats pour les clients. Il est important que les clients et les familles qui recherchent des services sachent qu’il y a de l’espoir. »

Comment la pandémie de COVID-19 a-t-elle affecté la Clinique d’intervention rapide en dépendances?

La Clinique d’intervention rapide en dépendances (Rapid Access Addiction Medicine Clinic, RAAM) fonctionne quelque peu différemment en ce moment à cause de la pandémie de COVID-19. Les soins sont principalement dispensés par téléphone et par vidéoconférence. Les clients actuels ou nouveaux sont priés d’appeler la clinique au +1 (613) 722-6521, ext. 6508, s’ils souhaitent obtenir des services.