Examen des conséquences de la pandémie de COVID-19 sur une population unique

Quelles sont les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale des résidents en médecine canadiens? Grâce à une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), nous pourrions faire un pas de plus pour répondre à cette question et améliorer la réponse aux besoins en santé mentale de ce groupe unique.

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Dre Jennifer Phillips et Dre Katerina Nikolitch

Les résidents en médecine sont des médecins nouvellement diplômés qui participent à une formation médicale supervisée avant de devenir des médecins indépendants à part entière. Les résidents participent à tous les domaines des soins de santé et travaillent dans divers milieux, tels que les cliniques de santé, les salles d’urgence et les centres de santé mentale. Tout en s’occupant des patients, ils apprennent sur le tas, participent à un apprentissage structuré et à des évaluations universitaires, et peuvent également enseigner ou mener leurs propres recherches.

En temps normal, ils sont déjà confrontés à beaucoup de stress.

« Les résidents en médecine ont en fait un taux plus élevé de différents maladies mentales que les médecins en exercice », explique la Dre Jennifer Phillips, la candidate principale désignée de la proposition de subvention. Grâce à cette nouvelle subvention, la Dre Phillips et son équipe sont en mesure d’examiner de près les problèmes, les besoins et les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale des résidents en médecine.

La Dre Phillips est chercheuse associée à l’Unité de recherche sur les troubles de l’humeur de l’Institut de recherche en santé mentale du Royal (IRSM), qui est affilié à l’Université d’Ottawa, et effectue des recherches à la Royal depuis plus de dix ans. Ses intérêts de recherche portent sur les neurosciences cliniques, en particulier dans les domaines de la dépression et de la prévention du suicide.

L'étude d’un an est un partenariat entre la Dre Phillips et la Dre Katerina Nikolitch, une psychiatre du Programme de traitement des troubles de l’humeur et des troubles anxieux du Royal. Parmi les co-candidats du Royal, figurent également le Dr Zachary Kaminsky, la Dre  Rebecca Robillard, la Dre Jeanne Talbot, Khashayar Shariati et Esther Carefoot.

Dans la première partie de l’étude, l’équipe mènera une enquête en ligne pour déterminer la proportion de résidents qui présentent des symptômes de troubles de santé mentale.

Elle utilisera également l’intelligence artificielle (IA) pour recueillir des données à partir des messages publics publiés par les résidents sur les réseaux sociaux, ce qui permettra de « remonter dans le temps » afin de déterminer si la santé mentale de ces résident a évolué au fil du temps ou non.

« Nous voulons savoir si les résidents ont présenté davantage de problèmes de santé mentale depuis le début de la pandémie », explique la Dre Phillips. « Nous savons que les résidents souffrent de dépression, d’épuisement professionnel ou d’idées suicidaires à un taux plus élevé que les médecins en exercice... Ce qui est unique ici, c’est que nous essayons de déterminer comment répondre au mieux à leurs besoins en matière de santé mentale. »

L’équipe questionnera également les résidents en médecine de l’Université d’Ottawa pour savoir si les services de santé mentale existants sont adéquats et s’ils ont rencontré des obstacles pour obtenir de l’aide. Il peut exister d’importants obstacles qui empêchent les résidents, tout comme les autres professionnels de la santé, d’obtenir de l’aide. Certains craignent d’être jugés. Il y a aussi des inquiétudes au sujet de la confidentialité.

Enfin, cette étude vise aussi à examiner les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la formation des résidents.

« Certains résidents s’en sortent peut-être plutôt bien, mais presque tous ont vu leur formation affectée », précise la Dre Phillips. « Ce sont les futurs médecins de notre pays, donc c’est aussi un élément très important pour nous, et nous voulons obtenir des informations sur l’impact de cette crise sur leur formation. »

Les résidents constituent un volet important du système de santé canadien. Selon Médecins résidents du Canada (MRC), un organisme à but non lucratif qui représente plus de 10 000 médecins résidents au Canada, il y a un résident médical pour cinq médecins actifs au pays.

L’espoir est, bien sûr, que les résultats de cette recherche se traduiront par de nouvelles stratégies pour soutenir les résidents en médecine ou, à tout le moins, qu’ils permettront de mieux comprendre leurs besoins en matière de santé mentale pendant une période difficile. 

« C’est une situation unique qui a peut-être été négligée dans le passé, et donc avec ou sans coronavirus, c’est une recherche qu’il faut absolument mener, et c’est le bon moment pour mener ce type de recherche. » 

Les résidents en médecine qui souhaitent participer à cette étude doivent contacter :  Dr Maurice Sani à csani@toh.ca.

Les personnes suivantes font partie de l'équipe de recherche qui examinera l'impact de COVID-19 sur la santé mentale des résidents en médecine au Canada :

Dre Esther Carefoot
Université d'Ottawa

Dre Caroline Gérin-Lajoie
Association médicale canadienne (Ottawa)

Dr Zachary Kaminsky
L'Institute de recherche en santé mentale affilié avec l'Université d'Ottawa

Dre Anne Konkle
Université d'Ottawa

Dre Katerina Nikolitch
Université d'Ottawa

Dre Jennifer Phillips
L'Institute de recherche en santé mentale affilié avec l'Université d'Ottawa

Dre Rebecca Robillard
L'Institute de recherche en santé mentale affilié avec l'Université d'Ottawa

Dr Cyrus Maurice Sani
Université d'Ottawa 

Christopher Simon
Association médicale canadienne (Ottawa)

Dre Khashayar Shariati
Université d'Ottawa

Dr Edward Spilg
Université d'Ottawa

Dr Jeanne Talbot
Université d'Ottawa

Dr Lorne Wiesenfeld
Université d'Ottawa