De nouveaux outils aux prestataires de soins

Chaque année, la conférence Les femmes en tête réunit 200 chercheurs et fournisseurs de soins de premier plan dans le cadre de l’une des seules conférences universitaires canadiennes consacrées à la santé mentale des femmes.

« C’est merveilleux de voir autant de professionnels ici aujourd’hui qui se consacrent à offrir les meilleurs soins de santé mentale que possible aux femmes de notre communauté », a déclaré Joanne Bezzubetz, présidente et chef de la direction du Royal, dans son discours d’ouverture de la conférence.

« Je n’ai pas besoin de vous dire à quel point c’est important. Vous savez que les femmes font face à des défis uniques et à des pressions de la société qui doivent être pris en compte dans nos approches en matière de traitement et de rétablissement. »

De façon générale, les femmes ont une expérience très différente de la maladie mentale que les hommes, en partie parce qu’elles courent un risque plus élevé de violence conjugale, de violence et d’exploitation sexuelles, ainsi que de problèmes de santé mentale liés à la reproduction. Il est essentiel que les professionnels de la santé d’aujourd'hui comprennent ces différences, car ils sont la première ligne de soutien pour les femmes atteintes de maladie mentale.

« Nous voulons créer un avenir dans lequel les soins sont offerts là où se trouvent les gens; c’est ce qu’un hôpital sans murs signifie pour nous. »

La conférence de cette année était axée autour du thème « Célébrer le traitement et le rétablissement dans le domaine de la santé mentale des femmes ». Les différentes conférencières y ont examiné des outils pratiques de traitement, comme la thérapie cognitivo-comportementale, le soutien par les pairs et la thérapie interpersonnelle, ainsi que d’autres facteurs ayant une incidence sur la santé mentale, comme les diagnostics mixtes, les traumatismes et l’exploitation sexuelle. Deux chercheuses ont partagé l’état actuel des connaissances sur le genre et le cerveau, en expliquant pourquoi il est essentiel d’aborder la recherche sous l’angle du genre.

  • La Dre Natalia Jaworska, chercheuse à l’Institut de recherche en santé mentale du Royal, a fait part de l’état actuel de la recherche sur les différences entre les sexes dans le cerveau lui-même, en parlant notamment des préjugés sexistes de certaines hypothèses de recherche et des problèmes liés à l’exclusion des femmes des études pendant leur vie reproductive.
  • Tara Leach, directrice clinique de H.E.A.L.T.H, qui fournit des soins de santé aux personnes à risque d’être ou d’avoir été victimes de la traite des personnes, a donné des conseils sur la façon d’identifier une personne à risque et de fournir des soins en tenant compte de l’exploitation et des traumatismes, ainsi que d’aiguiller ces personnes vers les services appropriés et de défendre leurs intérêts.
  • Anita Manley, Glenda O’Hara et Victoria Higgins ont partagé leurs expériences et leurs connaissances sur l’importance du soutien par les pairs en santé mentale des femmes.
  • La Dre Susan Farrell et Michelle Heggison, du Programme de santé mentale communautaire du Royal, ont donné des conseils sur la façon de travailler avec les patientes qui ont reçu un diagnostic mixte, c’est-à-dire celles qui ont à la fois une maladie mentale et une déficience intellectuelle. Elles ont notamment partagé de précieuses stratégies de communication et des considérations psychosociales sur leur travail avec des femmes ayant reçu un diagnostic mixte.
  • La Dre Valerie Taylor, directrice du Département de psychiatrie à l’Université de Calgary, a expliqué pourquoi le sexe et le genre sont importants en psychiatrie, surtout lorsqu’il s’agit d’études de recherche.
  • La Dre Nicola Wright, une psychologue du Programme de traitement de la schizophrénie du Royal, a partagé son expertise dans l’utilisation de la thérapie cognitivo-comportementale pour traiter la psychose chez les femmes.
  • La Dre Jasmine Gandhi, qui est responsable du programme de santé mentale périnatale à L’Hôpital d’Ottawa, a parlé des bénéfices de la thérapie interpersonnelle pour les mères atteintes de maladie mentale.
  • Sara Richardson-Brown a parlé du pouvoir de l’art comme outil de mieux-être. Elle a d’ailleurs donné une présentation similaire dans le cadre des « Dialogues au Royal » plus tôt cette année, et vous pouvez voir la vidéo de cette conférence.

Le soutien et la collaboration avec les fournisseurs de soins de notre communauté font depuis longtemps partie du mandat du Royal, mais c’est particulièrement important maintenant que l’organisme s’oriente vers sa nouvelle vision d’être un « hôpital sans murs ».

« Nous voulons créer un avenir dans lequel les soins sont offerts là où se trouvent les gens; c’est ce qu’un hôpital sans murs signifie pour nous », a affirmé Mme Bezzubetz.

« Les partenariats et la collaboration sont essentiels pour réaliser cette vision. Le Royal n’est pas le seul intervenant en soins de santé mentale, et nous ne devrions pas l’être. L’objectif est de devenir un organisme d’experts en santé mentale qui travaille avec d’autres fournisseurs de soins de santé et de services sociaux et communautaires, ici et partout dans la collectivité. »